Un organisme génétiquement modifié (OGM) est « un organisme vivant dont le patrimoine génétique a été modifié par génie génétique, soit pour accentuer certaines de ses caractéristiques ou lui en donner de nouvelles considérées comme désirables, soit au contraire pour atténuer, voire éliminer certaines caractéristiques considérées comme indésirables ». Cette modification génétique se fait par transgénèse, c’est-à-dire insertion dans le génome d’un ou de plusieurs nouveaux gènes, sous forme de portions d'ADN issues d’un autre organisme, les gènes insérés pouvant dans certains cas remplacer des gènes originels (mécanisme d’invalidation de gène). Un organisme transgénique, terme qui désigne les organismes qui contiennent dans leur génome des gènes « étrangers », est donc toujours un organisme génétiquement modifié, l'inverse ne sera pas forcément toujours vrai.
Monsanto est une entreprise américaine aujourd'hui spécialisée dans la biotechnologie végétale. Elle a été fondée en 1901 par John Francis Queeny. Originellement entreprise de produits chimiques, son nom est associé à celui de l'agent orange massivement utilisé par l'armée des États-Unis lors de la guerre du Viêt Nam. Leader sur le marché de la production du glyphosate, herbicide total qu'elle commercialise sous le nom de Roundup, Monsanto est également un des principaux producteurs de plantes génétiquement modifiées. L'entreprise a fait et continue de faire l’objet d'enquêtes et d'actions en justice concernant à la fois les produits chimiques ou issus du génie génétique qu'elle met sur le marché et ses méthodes de lobbying. Elle est généralement accusée de promouvoir des produits nocifs pour la santé et l'écosystème.
Du milieu des années 1990 à 2004, Monsanto avait poursuivi en Amérique du Nord 147 agriculteurs et 39 entreprises agricoles pour violation de brevet en relation avec des OGM. La majorité de ces procès concerne l'utilisation d'une partie de la récolte comme semence pour l'année suivante. Cette pratique est possible avec le soja qui s'autoféconde. Selon un rapport du Center for good safety, quelques cas concernent des cultures de plantes qui auraient été contaminées par dissémination. Le plus célèbre est Monsanto contre Percy Schmeiser. Selon ce rapport, Monsanto possède un budget de 10 millions de dollars et une équipe de 75 personnes dédiés à la surveillance et la poursuite judiciaire des fermiers utilisateurs de ses produits. La condamnation la plus lourde rendue contre un agriculteur s'est élevée à 3 052 800 $, le niveau moyen des peines dépasse 400000 $. En 2004, la firme avait reçu 15 253 602 $ à la suite des divers procès qu'elle a intentés. Cependant, l'ensemble des arrangements conclus entre Monsanto et les fermiers pour que cette dernière abandonne ses poursuites ne sont pas comptabilisés. Monsato déclare effectuer chaque année 500 contrôles chez des fermiers utilisant ses semences.
Monsanto est l'objet de critiques régulières, concernant son rôle actif dans les années 1970 pour l'Agent orange, et la commercialisation d’OGM, accusés par le mouvement anti-OGM de nuire à l'environnement et d'être nocif pour la santé humaine. Monsanto, ainsi que de nombreux gouvernements, sont accusés par plusieurs associations anti-OGM et journalistes d'avoir dissimulé et falsifié les résultats d'études épidémiologiques tant sur la toxicité de la dioxine que sur les dangers agricoles, physiologiques et économiques induits par les OGM. Monsanto a enfin été beaucoup attaqué pour avoir en sa possession une technologie dite « terminator » qui rend stériles les graines de seconde génération des semences OGM, et qui pourrait être utilisée par Monsanto (ou sous licence par d’autres entreprises de biotechnologies) pour limiter le « piratage » de leurs semences brevetées, en particulier dans les pays qui ne respectent pas le principe de propriété intellectuelle. À la suite de ces débats, Monsanto s’est engagé à ne pas utiliser cette technologie. Ces questions rentrent dans le cadre plus général des débats autour de la brevetabilité du vivant.