Le commerce du caoutchouc semble être la caricature ultime de ce qu’est devenu le commerce industriel : les petits producteurs sont victimes de la concurrence, les "gagnants" de cette concurrence voient la valeur de leur production scandaleusement sous-estimée (en Malaisie un kilo de caoutchouc brut vaut le prix d’une tasse de thé…) par les grands fabricants de pneus qui achètent tous au même moment la totalité du stock mondial au prix qu’ils ont fixé entre eux, tout cela pour au final générer un milliard de vieux pneus chaque année…

Ce documentaire montre aussi clairement l’intrication ultime de cette économie du gâchis et du vol dans la vie sociale : les fonds de pension et les actionnaires, utilisant l’épargne et les cotisations des particuliers, mettent la pression sur les producteurs de pneus pour augmenter le dividende de leurs investissements afin de financer les retraites privées et les rentiers.

Ces producteurs de pneus tirent donc sur le prix du caoutchouc brut tout en augmentant la production, afin de maximiser le profit qui fournira retraites et pensions aux particuliers, qui sont au final les consommateurs de pneus. Dans cette perspective, tout un chacun est un peu en même temps le bourreau, la victime, et l’instrument de cette industrie du pneu.

 
 



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